Sous un ciel qui égrène ses impatiences
Fragiles
D’ocre déhalé
Et
Un soleil si éparpilléUn garçon
Ou
Est-ce une fille !Court et fait rouler
Un cerceauSon ombre au soleil
Semble
Une trace contre le videSon rire
Une langue
Pour dire l’absence
Un par terre de présence
Si tant présence il y aÀ la foi
Si proche
Si lointaine
Que dire !
Ni si proche
Ni si lointaineJuste là
comme une trace
À la pointe de l’oubliElle rompt comme
Elle ploieElle ou il
Est-ce une ou un enfant
Comme une empreinte
Se délecte d’une
Joie
CraqueléeSoudain un bruit sourd
Sourde déflagration
Hôte léger
Quittant la vallée
De ses rives
Sans couleur dans les motsAttentif à ce qui s’évanouit
Le bruit est le frère du sourd bruit
Un cri
Sous un ciel qui raconte
L’ aumône de la terre
Ô terre sœurTout-en-jour
La parure est indispensable au rêve
Une inclinaison
Une souffranceUn ciel
Que nous reste-t-il de ce si bleu
Comme de ses îlots ?
De ce cri ou ce rire cri
Interrompu
Brusquement
Entre deux psalmodies
Ou deux siestesUn fusil
Entre les mains de celui ou celle
Qui a tiré
Préparant son déjeunerEt le rire cri de l’enfant
Une éternité
Un oubli
Un vide
Abysse
Que la vallée garde
Soigneusement
Comme un linceul
Me dit-elleLes oiseaux se sont envolés
Si vite
Ont atterris
BrusquementIls porteront ce qui les tourmente
Comme
Les rêves de ces vieux enfants
Et leurs testaments
Me dit-ilL’encre sera une ombre
Le sang se mêle au sangIls dormiront en naïfs aveugles
Rien de nouveau
Pourtant
Parler est autre chose
Que se couvrir
Parler
C’est encore dire
Entendre
Le firmament
DéchiréEt voir une étoile
Courir le cielY aurait-il simplement une pensée
Sans raison ?On ne dira jamais cela
Patiemment
Avec fureur
Pas même ailleurs
Plus bas
Que l’ oubli
Ou sa cadence improbableLoin derrière
Ou à proximité
Ô terre
Le soleil éclaire
Le songe de l’enfant
Et le vent
Porte son rire de nousEt je ne suis que lui
Et ne suis qu’elle
Et ne vois qu’un étranger
Ou est-ce une étrangère
Me suis-je disT.E. Extrait. De l’Idée de l’Être
Tarek Essaker, le 02-11-2023