sur cette terre, Mahmoud Darwich
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : la fin de septembre, une femme qui sort de la quarantaine, mûre de tous ses abricots, l’heure de soleil en prison, des nuages qui imitent une volée de créatures, les acclamations d’un peuple pour ceux qui montent, souriants, vers leur mort et la peur qu’inspirent les chansons aux tyrans.
Refaat Alareer
et qui n’a dit adieu à personne
pas même à sa chair
pas même à sa propre personne–
puisse voir le cerf-volant, mon cerf-volant que tu as fabriqué, s’envoler vers le ciel
et se dise un instant qu’un ange est là
pour ramener l’amour
Ceija Stojka Poétesse Tzigane
Auschwitz est mon manteau
tu as peur de l’obscurité?
je te dis que là où le chemin est dépeuplé,
tu n’as pas besoin de t’effrayer
je n’ai pas peur.
ma peur s’est arrêtée à Auschwitz
et dans les camps.
Auschwitz est mon manteau,
Bergen-Belsen ma robe
et Ravensbrück mon tricot de peau.
de quoi faut-il que j’aie peur?