des terres qui sautent très haut
pas assez cependant pour que leurs pieds ne restent pris au pécule de la mer mugissant son assaut de faces irrémédiables
faim de l’homme entendu des moustiques et soif car ce sont pains allongés pour un festin d’oiseaux sable à contre-espoir sauvé ou des bras recourbés pour recueillir au sein
tout ce qui s’allonge de chaleur hors saisonÔ justice midi de la raison trop lente il n’importe que sans nom à la torche résineuse des langues elles ne sachent que leur offrande terreuse en ce chant de trop loin
téméraire s’accomplitle matin dans l’insu de ma voix dévoilera l’oiseau que tout pourtant elle porte et
Midi pourquoi elle resta incrustée du sang de ma gorge haletantedes îles de toutes tu diras que selon le cœur comparse d’oiseaux vertigineux
longtemps longtemps cherchant entre les draps du sable
la blessure au carrefour convoité de la mer affouillante
tu trouvas à travers le hoquet
le noyau de l’insulte inclus en l’acre sang
qu’exultant enfin de l’aumaiïle blessée des étoiles
surchauffée à nos souffles fiévreux et conteste
d’un sanglot plus riche que les barres nous sûmes
criant terre cramponnés au plus glissant de la paroi
de l’être
toujours bien disant comme l’on meurt
la noire tête charnelle et crépue du soleil
Aux îles de tous les vents, Aimé Césaire