Tentative tornade : dérober la nuit
Tentative tornade : dérober la nuit Proposer une pensée du commun et de la solidarité, trouver une boussole...

En cours de création

Tentative tornade, dérober la nuit tente de mettre en perspective la période que nous traversons et qui secoue tant le monde que nos intimités…Tentative de répondre par la poésie à cette période chamboulée.
Tornade quant au débordement de l’assignation à nos rôles, irréductibles vagues lançant des poèmes pour dérober la nuit.
Il s’agit de fragments : Carnets de bord, mémoires vives exilées, grèves de femmes, chansons d’amour et de refus sur fond de génocide à Gaza et de violence policière, burn-out de travailleuse, gouaille de Luna Cigale reine de la rue ou d’un bar de nuit en pleine pandémie, enfant insurgé du réchauffement climatique, corps impatients aux portes des hôpitaux, passeuses de langues tissées à partir de la langue arrachée des poètes.ses, boxeuses amoureuses, ouvrières d’autres mondes, puisant dans des figures inspirantes convoquées d’autres continents. Feux d’artifices!
Iels surgissent de partout et se soulèvent : des voix de sans voix, des poèmes-oiseaux qu’on a tué en plein vol, des « plus-que vives » , épicées d’ éclats de rires hospitaliers.

Une parole se grave, dans un poème vulnérable.
Peut-être lit elle des feuillets d’évasion les pieds dans la merde.
Les chants émancipés des hommes et des femmes sont les plus beaux.
Dans un quartier, l’oralité est une jeune fille en feu.
Comme une infirmière sans matériel face au monde malade.
Comme un vieil indien qui lisait des romans d’amour.
Comme un enfant nommé Adil ou Mohamed tué par la police sur la place publique.
Un contrôle de routine, ils disent… Il y a quelque chose de mortifère dans la routine, tu ne trouves pas ? Un air de répétition.
Comme une femme tabassée dans les cachots de l’intime
Comme un balayeur de rue ou un ouvrier gréviste licencié
Nous sommes un fleuve. Emportant tout.
On se lève et on se casse ! C’est un bourgeon.
 L’œil a trois cent soixante degrés sur la terre.
Et mille désirs par la fenêtre. C’est un bourgeon. Nous sommes d’ailleurs.
Tu les entends les oiseaux sur la ville ? Ils se débattent
Dans mille contradictions qui les assiègent.
Tu te dis : s’accrocher !
Respirer ailleurs que dans les poumons du bourreau !

Lire Prévert sur un mur en graffiti sauvage
 “Il est terrible le bruit du vide de l’œuf dur dans le ventre de l’homme qui a faim.

Extrait de Dérober la nuit

Écriture et interprétationMaïa Chauvier
CompositionJonathan De Neck et Alice Perret
Accordéon diatoniqueJonathan De Neck

https://www.columban.be/portfolio/residence-maia-chavire